Nicolas Hurlin est l’associé fondateur du cabinet The Recruiter. Il accompagne les entreprises dans leur recherche de collaborateurs et connaît bien les spécificités du recrutement de cadres au Luxembourg, en particulier dans le secteur de l’ICT.
En quoi le recrutement de RSSI et DSI est-il devenu une préoccupation prioritaire pour les entreprises?
«Ces fonctions sont évidemment de plus en plus recherchées. La plupart des entreprises sont aujourd’hui sensibilisées aux enjeux de la numérisation et s’engagent sur ce type de recrutement. Ne serait-ce que pour satisfaire aux exigences du RGPD. Il y a donc un vrai besoin de compétences, ce qui crée une tension sur le marché du recrutement.
Une tendance qui, bien évidemment, est favorable à la hausse des rémunérations pour ces profils recherchés, d’autant que ces fonctions ont beaucoup gagné en séniorité. Les responsables informatiques rivalisent désormais sur un plan managérial et sur celui des rémunérations avec les autres directions métiers des entreprises.
Quel est, aujourd’hui, le profil idéal pour ce type de fonctions?
«Le prérequis indispensable, c’est un sérieux bagage technologique, bien évidemment. Les ingénieurs en informatique ou en sécurité informatique sont donc des candidats tout désignés. Mais ces qualifications ne suffisent plus.
Désormais, ces fonctions ont réellement une dimension transverse dans les entreprises, et elles nécessitent une sensibilité RH, ou encore financière. Les RSSI et DSI doivent être capables d’adapter leur discours à tous les profils dans l’entreprise. Ils ne sont plus enfermés dans un simple rôle de ‘technicien’.
Les difficultés de recrutement se limitent-elles aux seuls responsables IT?
«Nous sommes véritablement à l’aube d’une pénurie de profils sur l’ensemble de la chaîne de valeur. Développeurs, expert sécurité, helpdesk, c’est l’ensemble du secteur informatique qui est concerné. Pas seulement par manque de vocation ou de formations, mais surtout parce que la demande des entreprises augmente considérablement. Les recrutements sont parfois complexes, notamment au Luxembourg, où, du fait des spécificités historiques et géographiques, les candidats ont l’obligation de maîtriser plusieurs langues.»
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